La résistance aux antimicrobiens : un enjeu de santé publique
En cette semaine mondiale de la résistance aux antimicrobiens (du 18 au 24 novembre), nous revenons sur cette thématique devenue un enjeu de santé publique. En effet, les scientifiques tirent la sonnette d’alarme (1) : la résistance aux antibiotiques est un sujet de préoccupation majeur. Mais de quoi s’agit-il au juste, et comment y remédier ?
18 novembre 2020
Les antibiotiques sont des médicaments qui traitent et préviennent les infections bactériennes. Avancée majeure du 20e siècle, ils ont révolutionné la médecine. Hélas, près de 100 ans plus tard, cette puissante arme thérapeutique est victime de son succès et voit son efficacité diminuer de façon alarmante.
En cause : son utilisation massive et parfois inadaptée pendant des années chez les humains, mais aussi chez les animaux d’élevage, avec pour conséquence l’émergence de souches résistantes. On parle de résistance aux antimicrobiens (AMR) ou d’antibiorésistance.
Résultat des courses : les infections graves (pneumonie, tuberculose, septicémie) deviennent de plus en plus difficiles à traiter, tandis que de petites infections (suites de blessures) pourraient redevenir mortelles.
Chaque année, 700,000 personnes meurent à travers le monde en raison d’une résistance aux antimicrobiens. On estime que d’ici 2050 ce chiffre pourrait monter à 10 millions.
La résistance aux antimicrobiens : un impact en cascade
La résistance aux antimicrobiens impacte bon nombre d’aspects de la médecine moderne. Sans antibiotiques efficaces pour prévenir et soigner les infections, tout devient plus risqué : les transplantations d’organes, la chimiothérapie, mais aussi des interventions chirurgicales plus banales[2].
Et qui dit résistance aux antibiotiques et aux agents antimicrobiens dit recours à des médicaments plus onéreux, hospitalisations plus longues, consultations plus fréquentes[3].
Ce tableau est sombre, mais nous pouvons encore l’éclaircir. Comment ? En activant la surveillance de la résistance, à l’échelle individuelle et collective.
La surveillance de la résistance : une lutte collective
Pour combattre la propagation de la résistance aux antibiotiques, il faut unir les forces. Avec un investissement conjoint du monde médical, des gouvernements et des industries pharmaceutiques.
En tant qu’acteur majeur du développement et de la production de médicaments anti-infectieux et de vaccins, Pfizer soutient chaque année une campagne de sensibilisation, à l’occasion de la semaine mondiale de la résistance aux antimicrobiens. En juillet dernier, nous annoncions également notre contribution à hauteur de 100 millions de dollars à un fonds industriel composé d’une vingtaine de sociétés biopharmaceutiques dédié à la résistance aux antimicrobiens (l’AMR Action Fund ») [4].
Les objectifs ?
- veiller à ce que les antibiotiques soient utilisés correctement
- surveiller le phénomène de résistance pour mieux le combattre
- favoriser une fabrication médicamenteuse responsable
- créer de nouveaux traitements anti-infectieux de remplacement
- diversifier les vaccins pour limiter, en amont, le recours aux antibiotiques
Que faire à titre individuel ?
Même à notre « petite » échelle individuelle[5], nous pouvons contribuer à lutter contre la résistance aux antimicrobiens et à l’antibiorésistance.
- Ne prendre des antibiotiques que si c’est nécessaire et sur prescription médicale suivie « à la lettre ».
- Prévenir les infections pour ne pas avoir à les traiter : adopter une bonne hygiène et mettre à jour ses vaccinations.
- Être conscient de l’importance de la résistance aux antibiotiques comme enjeu de santé et en parler autour de soi !
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Antibiorésistance : le vrai du faux
La lutte collective contre l’antibiorésistance commence par une information correcte. Voici quelques idées répandues à juste titre… ou pas !
1. Les antibiotiques : ça soigne tout !
Faux : ils sont inutiles contre les virus, comme le rhume ou la grippe.
2. C’est notre corps qui devient résistant aux antibiotiques
Faux : c’est le germe qui devient résistant, pas notre corps. Raison pour laquelle certains antibiotiques deviennent inefficaces, même pour ceux qui n’en consomment jamais.
3. Je peux arrêter mon antibiotique dès que je me sens mieux
Faux : respecter la posologie et la durée du traitement contribue à diminuer le risque d’antibiorésistance (et à mieux soigner).
4. La résistance aux antibiotiques, cela ne concerne que certains pays
Faux : la société se mondialise, la résistance aux antimicrobiens aussi.
5. Je peux utiliser des antibiotiques prescrits pour quelqu’un d’autre
Faux : un antibiotique bon pour vous ne l’est pas pour votre voisin et vice-versa.
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Pour la petite et la Grande histoire
Pfizer a été la première entreprise à réaliser la production de masse de la pénicilline[1] durant la Seconde Guerre mondiale. Ce nouveau traitement pour les infections bactériennes a permis de soigner les forces alliées. Au lendemain du débarquement en Normandie, le monde était propulsé dans l’ère de la pharmacie moderne.
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Réferences:
[1]https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/antibiotic-resistance
[2] https://www.oecd.org/health/health-systems/Stemming-the-Superbug-Tide-R%C3%A9sum%C3%A9-Fran%C3%A7ais.pdf
[3]https://cordis.europa.eu/article/id/400927-new-weapons-to-combat-antibiotic-resistance/fr
[4]https://www.pfizer.com/news/press-release/press-release-detail/pfizer-pledges-100-million-new-industry-fund-help-fight
[5]http://www.afsca.be/productionanimale/antibioresistance/
[6]https://www.pfizer.fr/a-propos-de-pfizer/pfizer-dans-le-monde/histoire-de-pfizer